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La Schlei et sa guerre des poissons | Entre Kappeln et Arnis

Qui cherche des histoires, les trouve — même dans le paysage idyllique et bien tranquille de la Schlei.

Nous sommes à une vingtaine de kilomètres de la Baltique et pourtant, c’est comme si la mer était là car la Schlei qu’un poète appela tendrement « Meerestochter » (donc la fille de la mer) n’est ni un fjord ni une rivière mais un bras de mer qui se fraye un chemin dans les terres sur 42 kilomètres. En tout cas, c’est ce que disent les géologues et à l’endroit où nous sommes, l’eau est d’ailleurs encore salée. Tout au fond par contre, à Schleswig, ce n’est plus le cas.



Il y a mille ans, les drakkars remontaient ces eaux avant de rejoindre la mer du Nord ou de s’arrêter dans le village viking de Haithabu. Aujourd’hui, ce sont des voiliers et des bateaux de croisière qui se promènent sur la Schlei et entre Maasholm et Schleswig, les berges sont ponctuées de jolis petits ports et d’anciens villages de pêcheurs. Comme je viens de le dire : un cadre idyllique … enfin presque car il n’y a pas qu’Ordralfabétix à avoir des élans de colère.

Même si les ports de Maasholm, Kappeln, Arnis, Lindaunis et Holm paraissent très zen de nos jours, cela n’a pas toujours été le cas. Au contraire, pendant des siècles, les bords de la Schlei ont été les témoins de nombreux conflits, de procès en série et de véritables guerres autour d’un poisson qu’on appelle en allemand le « Brotfisch », le poisson-gagne-pain. Ici, il s’agit du hareng.

Je vous ai déjà emmenés plusieurs fois au bord de ce bras de mer, à la falaise de Missunde, dans la forêt de Gut Stubbe et dans le quartier de Holm par exemple. Cette fois-ci, nous allons faire un petit tour sur sa rive nord : entre Kappeln et Arnis.

Les deux villes dont je vais parler appartiennent à la péninsule d’Angeln qui s’étend jusqu’à la frontière du Danemark.

Kappeln existe depuis le Moyen-Age et fait partie des « grandes villes » de la région. Grâce à son pont levant, elle permet de traverser (ou de parcourir) la Schlei ce qui fait d’elle et de son port de plaisance un pôle touristique.

Arnis quant à elle, a le label de « la plus petite ville d’Allemagne ». Une densité de population qui bat tous les records puisqu’elle ne fait que 0,45 km2 pour un peu moins de 300 habitants. On y trouve une seule rue, la Lange Straße, mais toute une ribambelle de pontons avec des voiliers, des barques et des petits bateaux de pêche ainsi que quatre chantiers navals. Une navette tirée par un câble fait la jonction entre les deux rives, mais uniquement en haute saison. Vu le nombre de locations de vacances, autant dire que la « Perle de la Schlei » a la cote chez les touristes.

Concentrons-nous sur un sentier qui relie les deux villes. Un peu plus de trois kilomètres les séparent. Le parcours n’est ni compliqué ni difficile puisqu’il suffit de longer le bord de la Schlei – comme vous allez le voir, il s’agit d’un chemin chargé d’histoire(s).


Kappeln

Commençons notre petite promenade au niveau du pont de Kappeln qui, fidèle à l’horloge, se lève toutes les heures pendant un quart d’heure pour laisser passer les bateaux. Si vous venez par le sud, sachez qu’à quarante-cinq pétantes, le feu bascule au rouge et que vous serez obligés d’attendre l’heure pile avant de rejoindre le centre-ville et le point de départ de notre balade.


A 13 h 43, les voiliers attendent encore l’ouverture du pont en faisant des rondes.


Une petite consolation tout de même si vous êtes condamnés à « faire le pont » — vous avez un quart d’heure donc vous pouvez sortir un peu de votre véhicule et en profiter pour admirer les bateaux qui passent ainsi qu’une construction étrange et unique en Allemagne : la « palissade à poissons » de Kappeln. Vous la reconnaîtrez aux pieux en bois qui forment un W à la surface de l’eau. Cette pêcherie se trouve sur le côté droit du pont, en plein milieu de la Schlei. C’est d’ailleurs du pont que vous aurez la meilleure vue.

La pêcherie à poissons

Son utilisation remonte au moins à l’an 1451 et elle est la seule encore existante en Allemagne.* Protégé par la loi, l’emblème de la ville n’est plus en activité de nos jours mais il symbolise l’histoire d’une technique de pêche traditionnelle pratiquée dans cette région pendant des siècles. Au fait, si vous venez à Kappeln, vous trouverez une pêcherie toute neuve car le bois ayant été rongé par les vers a été remplacé par du bois tropical qui devrait durer plus longtemps.

*Même si wikipedia s’avance à dire que l’ancienne pêcherie de Kappeln est unique au monde, ce n’est pas tout à fait vrai car rien qu’en France, il existe encore sept pêcheries en bois en activité. Elles sont situées au bord de la Manche.


De l’autre côté du pont, on peut les voir aussi mais moins bien. Les pieux servent de perchoirs aux cormorans.

Un peu d’histoire

Cette construction qui s’appelle « Heringszaun » en allemand, est réservée à la pêche au hareng. Très tôt déjà, les habitants de la région avaient remarqué que ce poisson remontait la Schlei pour aller pondre ses œufs à partir du mois d’avril.
Au fil du temps, ils développèrent donc différentes techniques de pêche plus ou moins passives. L’une d’elles qui date du Mésolithique consiste à construire des pièges fixes aux endroits où les poissons passent en bancs. Au contraire de la pêche au filet ou à celle pratiquée à l’aide de nasses, on plantait des rangées de piquets en bois dans la vase qu’on tressait ensuite avec des branchages. Ainsi, on créait des palissades qui dépassaient de l’eau et qui pouvaient s’étendre sur des centaines de mètres.
La forme en entonnoir permettait de guider les poissons vers un goulet de plus en plus étroit, le benâtre, lequel était fermé par un filet de pêche qu’on venait vider régulièrement. Pour que les poissons ne fassent pas demi-tour, ces grands V en bois étaient renforcés par des murets intérieurs construits en biais.

Evidemment, ces palissades exigeaient un entretien important car il fallait changer les pieux et retresser les murets abîmés par les flots et le gel régulièrement. Aussi, ces longues haies en zigzags appartenaient en règle générale aux pêcheurs professionnels de Schleswig ainsi qu’aux nobles et au clergé qui les utilisèrent pendant des siècles bien qu’ils n’en aient pas eu le droit. En effet, par décret royal de 1480, seuls les pêcheurs de Holm avaient la permission de pêcher dans les eaux de la Schlei. A eux le privilège de la « grande pêche » ! La population locale, elle, avait uniquement le droit à la « petite pêche » le long des berges. Pas bêtes, les grands propriétaires terriens avaient remarqué que le décret présentait quelques flous juridiques et avaient fini par redéfinir le mot ‘berge’ à leur façon. Leurs pêcheries se trouvaient surtout dans la Schlei inférieure, c’est-à-dire entre Arnis et le golfe de Schleimünde et les « Schleijunker » ne manquaient pas une occasion pour détruire le matériel des pêcheurs de Holm ou pour les chasser de « leurs » zones de pêche.

Après avoir toléré ces activités clandestines (et fructueuses apparemment) pendant longtemps, le duc de Schleswig-Holstein-Gottorf se vit obligé de réagir en adoptant une résolution en 1625. Au fur et à mesure, la Schlei était devenue un véritable labyrinthe, les pêcheurs se querellaient sur les limites des territoires de pêche et la navigation était devenue pratiquement impossible. Pour finir, puisque les nobles de la région continuaient à embêter le monde (ils déposaient des plaintes et intentaient des procès) et que les pêcheurs des différents villages continuaient à saboter régulièrement le travail de leurs concurrents, Frédéric III demanda au mathématicien royal Johannes Mejer de cartographier la Schlei. Son atlas, le « Schlei-Atlas », représente les 40 pêcheries permises de l’époque et indique sur plus de 40 cartes détaillées où la navigation devait être assurée. La même année (en 1641), il signa le contrat de Kappeln qui réglait les droits de pêche suivant le même objectif : mettre fin à la guerre des poissons.

Malgré tout, il fallut attendre le XIXe siècle pour que la situation s’améliore un peu. Une invention venue du Danemark, la « Bundgarnfischerei » (je n’ai pas encore trouvé de traduction pour cette technique), permit de remplacer ces haies efficaces mais encombrantes par une méthode similaire plus flexible. En outre, grâce aux temps modernes, certains pêcheurs avaient étendu leurs zones de pêche vers la mer car les bateaux à vapeur et à moteur le leur permettaient. Les Heringszäune n’avaient plus de raison d’être.

Les derniers grands conflits relatés datent des années 1930. En 1924, pour faire la paix, il avait été convenu que les habitants d’Arnis auraient le droit de pêcher dans la Schlei à partir du village de Sieseby, cependant, les pêcheurs de Holm y avaient encore des zones de pêche. Un compromis qui provoqua une nouvelle source de conflits et encore des histoires…

Aujourd’hui, très peu de familles vivent de la pêche à Holm et à Arnis.


Le quai des vieux voiliers

Vous avez traversé le pont ? Alors, allons en direction de la vieille gare qui se trouve sur le côté gauche et longeons le quai. Pour commencer, vous pourrez admirer deux beaux voiliers historiques qui sont amarrés à quelques mètres du pont.



Le Gotland a été construit pendant la seconde guerre mondiale d’après un modèle hybride. A partir de 1940, l’Allemagne se mit à fabriquer des bateaux de guerre qui, par leur forme, devaient pouvoir servir à des fins civiles par la suite. Ce voilier fut d’abord utilisé comme démineur en Norvège, puis pour la pêche dans le golfe de Kiel.

De nos jours, le deux-mâts reconnaissable à sa coque bleue et à ses voiles rouges propose entre autres des tours aux amateurs de plongée sous-marine.



Quant au Pippilotta, il servit de harenguier pendant très longtemps avant d’être restauré dans les années 1990 afin d’accueillir des groupes (souvent scolaires) en mal d’aventures.



Au fait, si vous avez une petite faim, c’est l’occasion ou jamais de sortir votre argent car juste à côté, vous trouverez un kiosque spécialisé dans les « Fischbrötchen », des sandwichs au poisson typiques du Nord.

Poursuivons notre route le long de la Schlei. Au premier ponton, vous pouvez même louer un bateau à moteur à l’heure ou à la journée (sans permis).


Ce joli petit bateau à moteur bien vintage donne vraiment envie de faire un pique-nique sur l’eau non ? Malheureusement, il est privé.

Le « Hafenmuseum » ou musée du port

Un peu plus loin, entre les pontons qui accueillent les bateaux de plaisance, vous trouverez un des joyaux de Kappeln : le Hafenmuseum.

Pour moi, cet endroit mérite la palme du « ponton le plus romantique » de la ville.


De ce côté, on voit le pont de Kappeln tout au fond.
De l’autre côté, Arnis se cache dans une légère brume. Au milieu de tous ces vieux voiliers, on a l’impression de remonter le temps.

Dans un décor de mâts en bois vernis, de vieilles poulies ainsi que de cordages et de voiles méticuleusement enroulées, des bateaux scandinaves restaurés avec patience, doigté et amour (parfois il s’agit aussi de répliques) permettent de mieux s’imaginer le passé des matelots et des mariniers.



Encore un peu d’histoire

Kappeln a été non seulement un port de pêche mais aussi – et surtout – un port de commerce. Comme à Arnis et à Maasholm, ici, on misait sur le négoce au sein de l’empire danois. Si vous saviez combien de tonnes de harengs fumés ou salés firent leur dernier voyage vers Copenhague au XIXe siècle, vous seriez étonnés. En 1835 par exemple, 38 des 54 navires répertoriés faisaient des allers-retours réguliers vers la capitale.

Avec ses 800 à 900 tonnes par an, Kappeln faisait partie des grands producteurs de hareng fumé et salé. Jusqu’à ce que la Prusse annexe le Schleswig-Holstein et que les pêcheurs de la Schlei soient obligés de se réorienter puisque du jour au lendemain, ils n’eurent plus le droit de faire de commerce avec le Danemark.


Les prés de Königsberg

A l’ouest, la Schlei scintille entre les roseaux et se rétrécit au niveau d’Arnis qu’on aperçoit de loin. Après avoir traîné sur les pontons du musée, c’est dans cette direction que nous allons. Quelques voiliers glissent tranquillement sur l’eau. Le chemin passe devant un club de voile, quelques hangars et soudain, nous voilà en plein milieu des prés et des champs. Sur le côté gauche, des troupeaux d’oies sauvages cancanent tout près de l’eau tandis que des galloways ruminent dans le soleil d’automne. Les quelques chaumières de Königstein arrivent, puis à un croisement, un panneau indique le village de Grödersby à 0,5 km.

Suivons plutôt la route qui mène vers Arnis. Elle s’éloigne un peu de la Schlei mais on la voit quand même.



Arnis

Après avoir marché sur une route de campagne et dans une belle roselière, nous arrivons à Arnis.


En plein milieu de la roselière, on ne voit d’abord qu’une partie de la presqu’île.
En arrivant dans l’anse du « Noor », nom donné aux lagunes de la région, la Schlei retrouve son caractère maritime. Sur les 42 kilomètres, sa largeur est très variable. Alors qu’elle s’étend sur quatre kilomètres près de Schleswig, à Arnis, la navette n’a que 220 mètres à traverser.

La visite peut se faire en longeant la Lange Straße d’un bout à l’autre. Ainsi, vous aurez la possibilité d’admirer les pignons des maisons et l’allée de tilleuls classée historique.



Cependant, pour commencer, je vous conseille plutôt d’emprunter un sentier pédestre qui longe la rive et qui permet de faire le tour de la presqu’île.

Si vous prenez le chemin à gauche juste après l’entrée de la ville, vous marcherez entre les jardins. Vous passerez aussi devant un petit chantier naval. Au fond de leurs jardins, les habitants ont des pontons où ils font sécher leurs filets et tout au bout, ils peuvent même profiter des rayons de soleil dans leurs fauteuils en osier. Idyllique !



Finalement, vous vous retrouverez devant la pointe d’Arnis. De là, quelle belle vue sur la Schlei et la ville de Kappeln !

Prenons ensuite la seconde moitié du sentier piéton. Il passe à droite entre deux maisons, les dernières avant la pointe, et va jusqu’au port de pêche.

De ce côté, vous remarquerez que la Schlei est bien plus étroite qu’à Kappeln. Un peu plus loin, à Missunde, elle ne fait même plus que 150 mètres de large. Alors, imaginez comme la navigation était délicate lorsque les pêcheries barraient la route à cet endroit. Un véritable casse-coque et casse-filets !



Ici aussi, vous longerez les jardins qui s’arrêtent dans les roseaux de la côte. Le côté un peu négligé qui règne sur cette rive est charmant. Entre les barques retournées et les piquets où sèchent des filets de pêche délavés, des chaises installées entre les hautes herbes juste au bord de l’eau témoignent de doux moments en petits groupes autour d’un feu de camp.



Le long des clôtures, les habitants proposent aux promeneurs des trésors moyennant quelques pièces : des pierres décorées, des livres d’occasion, de la confiture.

Tout d’un coup, nous atteignons le port de pêche ainsi qu’un troisième chantier naval. A cet endroit, s’il navigue encore, vous verrez aussi le bac qui fait le trajet entre Arnis et Sundsacker. Une toute petite navette.


Le petit bac se partage la Schlei avec les voiliers. Parfois, il faut attendre un peu avant de faire la traversée puisque normalement, ce sont eux qui ont la priorité.

C’est ici que j’ai fait demi-tour mais il est tout à fait possible de traverser la Schlei et de faire une boucle jusqu’à Kappeln (12 km au total). Sinon, vous pouvez continuer aussi jusqu’à l’église qui se trouve sur la pointe sud. Pour ma part, j’ai décidé d’y revenir une autre fois pour la visiter et écouter parler les pierres du cimetière. Mais ça, c’est le sujet d’un autre article. Une autre histoire sur la perle de la Schlei. Une autre histoire que j’irai chercher au printemps peut-être…


Une dernière page d’histoire quand même

Dans l’Atlas de la Schlei de Johannes Mejer, Arnis apparaît comme une île déserte. Le cartographe y a dessiné quelques arbres mais on n’y voit aucune habitation à part deux cabanes de pêcheurs. Va savoir s’il y avait un nid d’aigle dans la cime des arbres car Arnytze (1472) signifie éventuellement « pointe où il y a des aigles ». En tout cas, il ne l’a pas mentionné mais effectivement, il y a des aigles dans la région.

Le 11 mai 1667 représente un tournant pour Arnis. A 8 heures, ce jour-là, pas moins de 65 familles signèrent un contrat avec le duc Christian Albrecht à qui appartenait Arnis. Contre un Reichsmark symbolique, elles obtinrent le droit de s’installer sur cette île pour y vivre définitivement et construire une nouvelle ville. Le duc leur conférait également un droit de pêche qui fut d’ailleurs à l’origine de sérieux conflits avec les pêcheurs de Holm.

Mais pourquoi cet exode soudain ? En fait, le nouveau propriétaire terrien de Gut Roest, Detlev von Rumohr, voulait obliger les habitants de Kappeln à lui jurer fidélité ce qui signifiait un contrat d’allégeance. En tout, la moitié des habitants s’y refusèrent.

Si le duc de Schleswig-Holstein-Gottorf décida de les aider, ce n’est pas simplement parce qu’il avait une âme d’humaniste mais aussi parce qu’il voulait consolider sa position dans une région dominée par l’Empire danois. Qui plus est, il avait vu son père créer la ville de Friedrichstadt dans une logique similaire et il savait qu’une ville florissante pouvait remplir ses caisses.

Ainsi, de bon matin, 750 personnes avaient pris le même chemin que nous et avaient laissé leurs maisons derrière elles, à Kappeln. Elles n’avaient pas eu le droit d’emmener tous leurs biens mais elles étaient libres et pleines de bonne volonté. Le duc avait même fait faire des plans : on savait qu’il y aurait la Lange Straße et des maisons des deux côtés.

Arnis resta une île longtemps, jusqu’en 1796, date à laquelle une digue fut construite. Comme un passage en bateau vers l’autre rive assura le transport dès le début, la ville et son marché attirèrent vite les paysans de la région. Assez tôt, les habitants d’Arnis s’orientèrent donc vers le commerce et la construction navale, avec succès d’ailleurs car ce port était plus réputé que ceux de Flensburg et de Eckernförde au XVIIIe siècle. En 1850, à son apogée, 88 navires de commerce mouillaient au bord de la petite presqu’île et on comptait 1000 habitants.

Aujourd’hui, après avoir perdu son influence commerciale (Ah ! la modernité ! le train, les bateaux à moteur, le pont de Kappeln et la concurrence étrangère !), Arnis est encore un joli petit nid (avec et sans aigles), surtout grâce à son cachet historique et son cadre idyllique au bord de la Schlei. Le tourisme, la construction navale et le sport de voile représentent la plus grande part de l’économie de la plus petite ville d’Allemagne.


Quelques informations pratiques

Le parking Après le pont qu’on appelle aussi « l’autoroute de Kappeln », continuez tout droit. Le premier parking sur votre droite (en remontant la route) est payant mais le second, un peu plus haut, est gratuit. Il s’agit d’un « Park and Ride ».

Qui décide d’aller à Arnis en voiture, devra laisser son véhicule à l’entrée de la presqu’île car seuls les habitants ont le droit de se garer dans la « Lange Straße ». Le parking est payant, évidemment.

Le « Museumshafen » – Sur le ponton, vous trouverez des informations détaillées sur les voiliers du musée mais vous pouvez aussi jeter un coup d’œil sur le site internet du musée car il présente ses voiliers. Pour ceux qui veulent faire traduire les textes, c’est certainement plus pratique (même si je suppose que votre traducteur aura des problèmes à trouver les bons mots). L’accès au « Museumshafen » est libre 24/24 et gratuit.

Les odeurs – Entre les deux villes, vous passerez devant la station d’épuration et plus tard, un peu avant Arnis, pas très loin d’une ferme à dindons. Si la première ne sent pas vraiment mauvais, la seconde est assez dérangeante. Heureusement, les odeurs se limitent à quelques centaines de mètres et vous aurez peut-être la chance d’avoir un vent favorable.

Se restaurer à ArnisArnis a une boulangerie et plusieurs restaurants dont le « Schleiperle » qui est connu mais que je n’ai pas testé. Il se trouve juste en face du bac, la boulangerie est un peu plus loin, au coin de la rue.

A faire dans le coin

Côté Nord

Côté Sud

Sources

Schock F (2018) Im Überblick | Die Geschichte der Schleifischerei. Première publication en janvier 2018 sur le site internet du SIEZ (Schleiinformations- und Erlebniszentrum). www.schleiinfozentrum.de.

Wengel H.-P. : Handel und Gewerbe vor 170 Jahren in Kappeln. Publication sur le site de la ville de Kappeln (dans la rubrique « Archives« ). www.kappeln.de.

L’article sur la ville d’Arnis n’existe qu’en allemand mais a le mérite d’être très complet (wikipedia).

Le poème (écourté) de Ludwig Hinrichsen (1872-1957), poète originaire de Kappeln, pourrait être traduit ainsi :

Tu n’es pas un fleuve
Ni une rivière nourrie de la terre.
Tu es la fille de la mer,
Belle, bleue et verdissante de forêts.
Tu es le Rhin du Nord de l’Allemagne,
Tu es ce que tu es restée
et – devenue !