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Les cabanes pieds-pas-dans-l’eau de la mer du Nord

La plage de Sankt Peter-Ording est un must pour tous ceux qui veulent découvrir la mer du Nord. Et ça vaut même pour les Bretons et les Normands ! Avec leur beau littoral, quel genre de plage pourrait encore les charmer ?

Celle-ci justement !



Des dunes et du sable à qui mieux mieux

Premièrement, ici, nous sommes en plein cœur du parc national de la mer des Wadden qui est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2009. Cet écosystème complexe, les Allemands l’appellent le « Wattenmeer ». Alors, comment s’imaginer cette côte ?

D’abord, il faudra rouler dans un paysage de plus en plus plat et surtout très vert. Vous verrez des vaches et des moutons qui machouillent tranquillement dans de grands prés herbeux. Pas de fils de fer ni de clôtures pour les empêcher de partir mais des fossés et des petites digues. Vous verrez aussi quelques chaumières solitaires sur des buttes. Plus vous roulerez, plus la chaussée deviendra étroite et sinueuse. Vous vous faufilerez pour finir parmi les joncs et les herbes hautes et quand vous verrez la mer sur votre Tomtom, surprise ! pas de mer mais une grande digue ! C’est le moment de trouver un parking et de monter sur ce monticule pour faire connaissance avec la côte. Au fait, faites attention aux moutons qui se promènent sur la digue aussi (et à leurs crottes qu’ils laissent partout). En arrivant là-haut, nouvelle surprise ! une côte plate. Toute plate. Et selon l’endroit, parfois de l’herbe et des vasières sur des kilomètres !
Alors, où est la mer ?

En fait, quand la mer du Nord fait ses va-et-vient deux fois par jour, elle parcourt des kilomètres pour inonder ou découvrir ce littoral fait de prairies d’herbe marines, de vasières et marais salés mais aussi de bancs de sable, de plages et de dunes.



Donc, vu le nombre de vasières qui bordent la côte et qui sont parfois dangereuses quand on s’y aventure, à St. Peter-Ording, on peut s’estimer heureux d’avoir un énorme banc de sable blanc et fin quand on a traversé les dunes. Quand je dis « énorme », je parle de 12 kilomètres de plage. Et quand je dis « dunes », je parle de très grandes dunes naturelles qui séparent la plage des habitations. De toute beauté !


Tous les jours, la marée s’amuse à créer des vaguelettes sur le sable.
Des milliers de coquilles de couteaux sont déposés sur la plage pendant les tempêtes.

Pratiquer le Strandparken

Ensuite, à Sankt Peter-Ording (ou à SPO comme on appelle aussi cette ville thermale), on ne va pas la plage mais on y roule ! Cela ne se fait que là en Allemagne et pour désigner cette activité très originale et des plus amusantes, on a même inventé le verbe « Strandparken » ce qui veut dire se garer sur la plage. Donc, si vous voulez faire partie des adeptes du « Strandparken », suivez les panneaux qui vous guident vers les plages et choisissez soit Ording soit Böhl.



Mais au juste, pourquoi rouler sur le sable au prix de s’embourber et de salir sa belle voiture ? Pas étonnant que les gens aient pris cette habitude quand on sait que cette grande bande de sable fin fait jusqu’à deux kilomètres de large. Etant donné que la mer se retire très, très, très loin quand elle est basse, on comprend que chaque kilomètre compte.



Aussi, n’hésitez pas à monter sur la digue et à passer entre les dunes ! Ici, vous n’écraserez pas de moutons. Roulez sur le sable et rejoignez les voitures jusqu’aux délimitations. Il y a (paraît-il) de la place pour 5000 voitures si tout le monde se gare bien. Un petit bémol pour le porte-monnaie : De mi-mars à fin octobre, il faut payer 6€ à la journée (parking ouvert de 7h30 à 22h30). A savoir qu’en période de reproduction, parfois, il y a des restrictions. Comme je l’ai dit, nous sommes en plein parc national.

Les maisons sur pilotis

Finalement, il y a une invention aussi étrange que charmante qui permet aux visiteurs de s’installer tranquillement au bord de la mer du Nord, à même les vagues, et de siroter un petit remontant à l’abri du vent et des embruns. Ce, quels que soient le temps et la marée !



En tout, sur tous ces kilomètres de plage, vous trouverez quinze maisons sur pilotis. Du jamais vu sur une plage bretonne ! Aujourd’hui, elles sont destinées à la sauvegarde, à la gastronomie et même aux envies pressantes.



C’est en 1911 que le premier kiosque fut construit. On appelait cette cabane sur pattes „Giftbude“ ce qui prête à confusion car « Gift » voulant dire poison, on pourrait penser que ce kiosque en vendait. Or, évidemment, ce n’était pas le cas. En allemand du nord (le Plattdeutsch), on dit : „Dor gifft dat wat“ (C’est là qu’on a(chète) quelque chose). Donc, ce qu’on pouvait se chercher dans ce kiosque, c’était un petit remontant. Une idée de génie quand on pense que le chemin à parcourir jusqu’aux premiers cafés de la ville était très, très long. A l’époque, la ville était déjà une ville de cure et 3000 personnes profitaient de ses bienfaits. Les maisons destinées à la toilette permettaient de se dévêtir à l’abri des regards du sexe opposé et du vent parfois dérangeant.



Aujourd’hui, environ 200 000 personnes viennent se ressourcer à SPO chaque année. Si la première cabane fut détruite par une grande tempête en 1935, l’idée resta. Les maisons actuelles font jusqu’à sept mètres de haut et sont perchées sur des pilotis en bois de mélèze qui, eux, font entre 10 et 12 mètres de hauteur et sont enfoncés à moitié dans le sol. Comme auparavant, on peut prendre son petit cognac au chaud, les pieds pas dans l’eau.



Cela n’existe qu’à St. Peter Ording. Et quel romantisme quand le soleil se couche. Donc, enfilez vos basquettes et faites un petit tour par là !


Les mouettes et les enfants adorent jouer au pied de ces constructions « pieds pas dans l’eau ».

A faire dans le coin



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