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Le musée à ciel ouvert de Hagen

En Allemagne, il y a plein de musées à ciel ouvert. En général, après avoir pris son billet, on se promène dans un cadre bucolique de maison en bâtisse, de bâtisse en grange et rebelotte, on repart sur une nouvelle maison. Tout sent le vieux, le passé et le révolu ce qui fait le charme du cadre évidemment, du moins pendant quelques heures.

Du noir et blanc pour le Sauerland

A Hagen (en Rhénanie-du-Nord-Westphalie), c’est évidemment un peu pareil. Dans un joli décor, à savoir le vallon étroit du Mäckingerbachtal, on a regroupé une cinquantaine de vieilles maisons. Cependant, au contraire des musées du nord de l’Allemagne où priment la brique, le torchis et le chaume, ici, on trouve essentiellement des maisons à colombages sur un socle en pierre.



Les façades sont blanches et les bois noircis. Apparemment, les habitants du Sauerland et des environs, peut-être plus limités en place que les Allemands du grand Nord, ont opté pour la hauteur. Ainsi, deux ou trois étages ne sont pas rares.



Mis à part deux toits en tavaillons de bois, il y a de l’ardoise partout ce qui donne au cadre un caractère strict mais très reposant.

La seule maison dépareillant par sa façade jaune et ses boiseries colorées se trouve au fond du vallon, dans le « village ». Il s’agit d’une fabrique à tabac splendide :



Forger, c’est tout un art !

Ce qui est particulier au musée de Hagen, c’est son objectif qui date d’ailleurs des années 1920, bien avant sa réalisation. En effet, déjà à cette époque, on se rendit compte qu’il fallait sauvegarder les procédés traditionnels de fabrication qu’on voyait disparaître peu à peu. Cependant, il faudra attendre la fin de la seconde guerre mondiale pour que le projet puisse aboutir.


Dans la forge à faux.

Que voulait-on au juste en créant ce musée ?

En fait, il s’agissait de présenter des méthodes artisanales en vigueur depuis la période pré-industrielle.

En l’occurrence, on trouve l’histoire (et le musée) de la forgerie dans toutes ses formes. C’est la raison pour laquelle il y a autant de forges. D’ailleurs, je n’aurais jamais cru qu’il y ait eu autant de spécialisations dans ce métier. Vous verrez que chaque forge est particulière. L’agencement et les outils sont adaptés à la fabrication d’un outil ou d’un composant en métal spécifique. Il y a donc une forge pour les cloches, les clous, les chaînes, les faux, les poulies, les haches, les marteaux, les éléments décoratifs en cuivre ou en laiton et j’en passe.



Dans certaines, un feu de charbon brûle, attisé par un soufflet mécanique ou électrique et entre deux coups de marteau, un forgeron explique ce qu’il fabrique, comment ses prédécesseurs travaillaient et sous quelles conditions. Il se présente comme le riche héritier d’un savoir complexe qui se perd.



Pendant notre visite, il nous explique que ce savoir est à nouveau recherché depuis l’incendie de Notre-Dame-de-Paris. Qui aura assez de connaissances pour reconstruire une partie d’un bâtiment qui n’a jamais eu besoin d’une restauration aussi radicale que la cathédrale de Cologne ? Qui saura refaire le toit d’après les méthodes du XIIe siècle ? Dans un tel cas, le savoir ancestral est de mise et si ce forgeron a raison quand il dit qu’à peine douze forgerons (experts dans la construction traditionnelle ?) seront formés cette année en France, il est normal que les Français fassent appel à leurs confrères européens. Le musée de Hagen disposant d’une grande bibliothèque spécialisée dans l’histoire de la forgerie, pourrait donner de précieux renseignements sur la conduite à suivre en matière de reconstruction. Espérons pour le mieux.

Le long du cours d’eau qui traverse le vallon, on trouve également différents types de moulins à aube dont un spécialisé dans le travail du cuir et un autre dans la fabrication du carton. Dans le vieux village, il y a aussi des maisons dédiées à des artisanats tels que la teinture à l’indigo, la fabrication du vinaigre ou celle des cigares.



Ma conclusion

Un musée à voir et une mine d’informations ! Un musée qui peut intéresser petits et grands. Si vous avez peur de traîner vos enfants, je vous rassure : ils adoreront l’aire de jeu sur le thème de l’eau et du vent, en tout cas s’il fait beau. Sans oublier les glaces, les hotdogs et le pain produits dans l’enceinte du musée. Moins pour les enfants que pour les parents : la bière brassée directement dans la cave d’une des maisons du village.

Au retour (dans la ferme juste avant l’entrée), vous aurez la possibilité d’acheter tout pour l’apéro dinatoire — du fromage, du pain, du pâté et du saucisson.

Informations utiles

WL Freilichtmuseum Hagen, Selbecker Straße 200, Hagen

Ouverture de début avril à fin octobre
entre 9 et 17h30 (18 h le dimanche)
Page Internet