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  • Publication publiée :2 juillet 2018
  • Post category:dans le Harz

Wernigerode et ses colombages

Attention ! En programmant votre GPS avant de partir en vadrouille, prenez surtout garde de choisir Wernigerode et pas Werningerode, un petit patelin de 380 habitants qui se trouve aussi dans le Harz mais à 60 km au sud de la fameuse « ville colorée ». Qui sait, vous y trouverez peut-être votre bonheur mais certainement pas de château ni de chemin de fer pour aller au Brocken.

Ce haut-lieu du tourisme se trouve à quelques kilomètres du point culminant du Harz. Du coup, comme il est à l’est du massif, il a l’avantage d’un climat plus doux que dans la montagne. Sa situation géographique lui a permis un essor économique important au Moyen-Age mais aussi un beau développement touristique depuis la seconde moitié du XIXe siècle. Son centre-ville historique vaut effectivement le détour et le train à vapeur qui emmène ses visiteurs au Brocken tous les jours depuis 1899 part d’ici. Même sans être du voyage, vous adorerez le tchoutchou qui siffle régulièrement dans les oreilles. Très vintage même si sa fumée de charbon ne sent pas la rose…

Flâner dans le centre-ville

Wernigerode est une ville qui en met plein les yeux avec toutes ses maisons à colombages historiques rénovées avec goût et dans le souci du détail. Et même dans le dédale du centre-ville, le château de style néo-gothique qui trône dans les hauteurs nous fait régulièrement un petit clin d’œil charmeur. Ainsi, on peut facilement déambuler pendant des heures dans les ruelles pavées qui sont en quelque sorte un musée à ciel ouvert. Partout, des maisons à colombages toutes plus belles l’une que l’autre !


Au loin, le château néo-gothique de Wernigerode domine la ville.

En fait, Wernigerode se découvre à pied et en prenant son temps. Sinon, difficile de voir tous ses chefs-d’œuvre et les passages étroits de la vieille ville. Commencez votre promenade en flânant dans la Breite Straße qui présente un grand nombre de maisons à colombages splendides.



La place du marché et son hôtel de ville

Une fois sur la place du marché, vous pourrez admirer l’hôtel de ville du XVIIIe siècle, construit dans un style gothique et qui, à l’origine (en 1121), était un lieu de plaisir et de jeux. Par la suite, il fut transformé à maintes reprises. Aujourd’hui, il accueille l’office du tourisme.

Au milieu de la place, jetez également un coup d’œil sur la fontaine néo-gothique de 1848 (Wohltäterbrunnen).

Sur le côté, il y aussi l’hôtel 4 étoiles appelé « maison gothique » (Gotisches Haus) et la perspective très romantique de la Unterengengasse à admirer.



Le quartier historique de Klint

Partant de là, montez ensuite dans le plus ancien quartier de la ville, le Klint.



Vous passerez devant une maison penchée de 1680 (Schiefes Haus, Klintgasse 5) qui fait aussi office de musée. A cet emplacement se trouvait auparavant un moulin à farine qui fut remplacé par un moulin fouleur ensuite. Depuis, l’étang a disparu mais la rigole d’eau qui coule sur le pavé devant vos pieds à quelques pas de la maison penchée symbolise le fossé où se trouvait la roue à aube. Le parcours est illustré par une bande lumineuse.


La Schiefes Haus dans le quartier appelé Klint

Au fait, cette maison qui fait un peu Pise n’a pas toujours été penchée. C’est le poids de la roue et l’eau qui coulait sous les fondations qui firent bouger la façade.

Le Oberpfarrkirhchhof et ses trésors

Maintenant, puisque vous êtes à deux pas de là, allez dans la rue appelée Oberpfarrkirchhof et restez en admiration devant la maison de Dietrich von Gadenstedt (Gadenstedtsches Haus, au n°13) datant de 1582. Son rez-de-chaussée est en pierres ce que seules les personnes riches pouvaient se permettre de construire. Contemplez le travail magnifique sur l’encorbellement en bois. Nous sommes ici en pleine époque de la Renaissance.



Regardez bien, vous apercevrez entre deux pans de maisons le chemin de la rose ou du romarin, la Rosengasse (appelée également Demutsgasse ou Rosmaringasse) qui est un long passage encastré. Celui-ci mène vers les quartiers annexes. L’ouverture fait à peine un mètre de large et servait jadis de raccourci afin d’aller jusqu’aux murailles extérieures de la ville. L’appellation ironique rappelle que ce lieu sombre servait certainement d’urinoir et de lieu de rencontre avec les prostituées.



En continuant votre chemin, vous pouvez sortir par la porte de l’ouest (Westerntor) et après avoir fait du lèche-vitrines dans la rue principale de la Breite Straße, poussez jusqu’à la gare Westerntor pour voir arriver le train à vapeur. Ou le prendre peut-être aussi d’ailleurs ?



Le musée de la ville

Pour moi, il y a une chose à faire absolument si vous voulez en savoir plus sur la fabrication des maisons à colombages. C’est la visite d’un petit musée situé dans le Klint, le plus ancien quartier de la ville (le Harzmuseum, Klint 10). La visite qui coûte à peine 2€ permet d’entrer dans une maison historique où chaque pièce aborde un thème différent sur la région et la ville. En à peine une heure de temps, on passe de la géologie à la fabrication de l’eau de vie en abordant la flore, la faune, le passé minier et l’histoire de la charpenterie.

Une des salles du musée est dédiée à la construction des maisons en colombages et son histoire.

Ici, je vous conseille vivement de consulter un album-photos qui présente toutes les vieilles maisons à colombages de Wernigerode. Ainsi, on apprend que chaque époque a ses spécificités et qu’en l’occurrence, à Wernigerode, on les trouve toutes que ce soit l’époque gothique, baroque ou la Belle Epoque. Même si la ville a été victime de guerres et de gros incendies qui ont ravagé son centre-ville, les habitants, à chaque fois, ont tenu à reconstruire leur ville dans le traditionnel, fidèles à leur passé. Du coup, c’est pour ça qu’elle a un cachet monstre.

Dans cette harmonie des couleurs, difficile de s’imaginer que Wernigerode a été sujette à la guerre des Paysans (1525), aux terribles chasses aux sorcières et à la guerre de Trente ans (1618-1648). En tout cas, en ressortant du musée et au vu de tout ce que vous avez appris, vous pourrez peut-être profiter de vos nouveaux acquis et mieux dater les maisons.

Encore une chose : Dans la pièce illustrant le passé de la ville, il faut rester un peu devant les tableaux du XIXe siècle montrant les dégâts causés par les incendies de 1751 (dans le quartier des artisans et des commerçants) et de 1847. C’est là que l’on se rend compte de la vulnérabilité des maisons en bois.

N’oublions pas les églises de Wernigerode… et ses avions !

Pour ceux qui aiment les églises : Wernigerode n’en manque pas. On peut, par exemple, aller admirer le très beau triptyque gothique de 1415 dans l’église de Saint-Jean (Sankt Johanneskirche, Pfarrstraße 24). Ne manquez pas d’aller derrière ce triptyque et d’en admirer le côté caché par le mur. A l’entrée, il y a des feuilles laminées expliquant les différentes scènes en détail.

Les amateurs de technique ont tout intérêt à visiter le musée de l’aviation (Luftfahrmuseum) car on peut y voir une grande collection privée dont 55 avions et hélicoptères répartis sur quatre hangars et essayer le simulateur de vol Messerschmitt Bf 109 et Bell UH-1 D.

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