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Heureux qui comme Ulysse

A fait un beau voyage.

Assis dans sa maison devant sa cheminée,
il dit à ses parents qu’il aime sa contrée.
Qu’il la préfère de loin à tous les paysages
qu’il a dû traverser pendant son grand voyage.
Et qu’il s’est rendu compte que rien ne vaut Ithaque,
la belle Pénélope, son petit Télémaque.

Heureux qui comme Ulysse a fait de beaux voyages
et qui peut savourer ce qui l’attend chez lui.
Qui peut dire sans regrets qu’il a bien voyagé.
Et en voyant tout ça, qu’il peut bien s’arrêter.

Ulysse a fait son choix.

Il veut rester chez lui,
ne veut pas repartir,
sauvegarde son bonheur :
ses racines, son pays,
sa famille, ses amis,
son passé, son avenir,
les ruisseaux, les vallées,
le bonheur dans le pré,
la douceur, la beauté.

Tout ce qui lui manquerait.

Pareil à cet Ulysse,
nous sommes dans nos maisons.
Au jardin, au balcon,
la télé, le temps long.

L’aventure ?
Les voyages ?
Intérieurs ?

Pourquoi pas !

Le combat ?
Ni cyclope ni sirène.
La patience —
et un oui
Au grand non.

Pour un temps ?
Pour longtemps ?
Un moment !
Et pourtant…

Heureux qui comme Ulysse est rentré sain et sauf,
découvre sa richesse, retrouve sa maison.
Et lève un peu le pied, plein d’usage et raison.