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East Side Gallery

1,3 km de mur, 118 peintres de différentes nations et un grand thème du XXe siècle.

Si vous allez vous promener le long de cette drôle de galerie d’art comme trois millions d’autres touristes le font par an, vous marcherez sur un trottoir, à quelques pas de la Spree qui coule tranquillement. Cette rivière ainsi que sa rive gauche, vous ne les verrez pas car elles sont cachées par un pan vertical et il n’y a pas de possibilité d’y accéder librement. Quelques portes grillagées décorées de cadenas permettent d’y jeter un oeil. Pas plus. En arrivant, vous êtes donc obligés de vous décider pour un côté et après, il faut faire avec: à l’Est ou à l’Ouest du Mur.

Ici, vous est dans la partie Est de Berlin et au coeur d’une page d’histoire allemande. Cette galerie aujourd’hui muséifiée est née d’abord d’un besoin de passer outre et plus tard de lancer un message politique. Si des artistes du monde entier ne s’étaient pas passé le mot pour remplir ces surfaces grises et qu’on n’avait pas restauré ces oeuvres il y a presque dix ans, ces pans en béton auraient tous disparu, happés par les bulldozers, ou ils auraient été vendus et éparpillés dans le monde entier. Pour Thierry Noir, un des premiers artistes à avoir posé son pinceau sur le Mur et un des initiateurs de la restauration de la East Side Gallery, ces peintures sont les garants du souvenir d’une triste période.

Il s’agit d’un endroit sans vie où moururent au moins 235 personnes qui voulaient s’échapper de leur enclos. Certaines furent tuées en escaladant le mur, d’autres se noyèrent dans la Spree. On parle en général du Mur mais en fait, il vaut mieux plutôt s’imaginer une zone de barbelés entre deux murs de 3,6 m de haut contenant de nombreux fossés, 302 miradors, 14 000 gardes et 600 chiens. Toute personne voulant fuir le système de la RDA, était exécutée.

Ici, pas de cadre ni de toiles mais des peintures réalisées à même le béton sur un bout de mur construit rapidement dans la nuit du 12 au 13 août 1961 pour diviser un peuple, séparer deux Etats et protéger un espace politique qui se sentait menacé.

Du jour au lendemain, les Berlinois se retrouvèrent devant un mur de 46 km et 155 km de barbelés et de zones impénétrables autour de leur ville. Ce, pendant plus de 40 ans.

Lorsque le mur tomba le 9 novembre 1989, la première réaction fut évidemment de détruire ce symbole de la guerre froide. Aujourd’hui, il ne reste qu’environ 1,5 km de ce mur représentant 1400 kilomètres d’une frontière presque imperméable entre la mer Baltique et la Bavière. Il est aujourd’hui classé monument historique.

Détail. Symbole de la guerre froide ou d’une invasion extra-terrestre ?

Détail. Paix et guerre au coeur de Berlin.

Peinture de Thierry Noir, artiste français.

Détail. UNESCO, idée visionnaire de la paix internationale.

A faire aussi — Les galeries souterraines

Vous pouvez voir l’ancien parcours du Mur en suivant une ligne au sol et si vous vous intéressez à ce chapitre de l’histoire de Berlin, je vous conseille vivement une des visites souterraines proposées par une association appelée « Berliner Unterwelten« .

Le tour M vous fait découvrir les systèmes développés par le régime de la RDA pour empêcher les fuites par les conduits souterrains puisque les habitants de Berlin utilisèrent d’abord les lignes de métro pour s’échapper. La visite guidée met aussi l’accent sur les projets de construction de tunnels et le destin des personnes ayant participé à ces évasions qu’ils aient vécu à l’Ouest ou à l’Est. Intéressant, émouvant, très humain !

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